Gestion des clauses restrictives
Vous êtes-vous déjà retrouvé dans une situation où les clauses restrictives d’une dette mettent votre entreprise dans une situation précaire? C’est une chose de garantir un prêt, mais s’en est une autre d’en maintenir un, surtout lorsqu’il y a des clauses restrictives rattachées à cette dette. Dans cet article, nous examinerons les implications qu’ont ces clauses restrictives à travers l’œil de notre entrepreneur fictif Lewis.
Lewis est un personnage fictif que nous avons introduit dans la partie 1 de cette série, dans laquelle nous expliquions les débuts de la création de son entreprise. Il est maintenant propriétaire d’une entreprise de construction bien établie avec plusieurs prêts, dont un prêt d’exploitation générale. Ses prêts ont aidé son entreprise à se développer et à saisir de nouvelles opportunités, mais ils ont également des obligations de conformité appelées les clauses restrictives. Lewis détient de bonnes compétences en gestion, mais son conseiller financier lui a récemment demandé de le rencontrer pour discuter des clauses restrictives liées à son prêt commercial. Il est important de bien les comprendre puisque l’une d’entre elles exige que la Société soumette des rapports trimestriels à la banque.
Lors de leur rencontre, le conseiller commence par expliquer clairement à Lewis ce qu’est une clause restrictive de la dette. Un engagement de dette, ou clause restrictive, est une restriction ou une obligation qu’un prêteur impose au prêt pour réduire le risque de défaut de paiement. Les clauses restrictives de la dette rendent le prêt plus sûr et plus avantageux pour les deux parties et elles accordent au prêteur plus de contrôle sur la façon dont les fonds sont utilisés, en interdisant ou en obligeant des actions spécifiques.
Lewis pose alors la question suivante : « Que voulez-vous dire par restrictions et obligations ? Combien y a-t-il de types de clauses restrictives de dette ? »
Il existe trois type de clauses restrictives :
Une restriction positive fait référence à une action que la Société doit prendre. Cette action peut être de demander à l’entreprise d’embaucher des personnes locales, de leur envoyer des états financiers trimestriels ou d’effectuer un entretien régulier de l’équipement.
Une restriction négative est contraire d’une restriction positive. Dans ce cas, le prêteur empêche l’emprunteur de prendre une action. Une clause restrictive négative limitera la capacité des propriétaires d’entreprise à effectuer certaines actions spécifiques. Par exemple, un prêteur peut demander à l’emprunteur de ne pas émettre de dividendes pendant la durée du prêt pour s’assurer que les liquidités générées par l’entreprise visent d’abord à rembourser le prêt.
Un engagement financier se rapporte à la performance financière de l’entreprise. En règle générale, les clauses restrictives financières sont des seuils de performance imposés aux ratios calculés à partir des états financiers au cours d’une période donnée ou à un moment précis. Alors que les deux clauses ci-dessus restreignent ou obligent directement un propriétaire d’entreprise, une convention financière, bien qu’indirectement similaire, permettra au propriétaire de l’entreprise de décider des meilleures mesures à prendre concernant la performance financière de la Société.
Par exemple, le pacte financier peut être placé sur le ratio de fonds de roulement. La société pourrait convenir que son ratio de fonds de roulement ne tombera pas en dessous de 1,5. Pour certaines entreprises, un ratio de fonds de roulement de 1,5 donne au prêteur le confort que l’emprunteur sera en mesure de rembourser le prêt.
Maintenant que Lewis connaît les différents types de clauses restrictives de la dette, examinons ses clauses restrictives.
Lewis a accepté de maintenir un ratio de couverture du service de la dette de 1,45 ou plus. Le ratio de couverture du service de la dette mesure les flux de trésorerie disponibles d’une entreprise pour effectuer des remboursements sur ses prêts en vigueur. Il existe différentes façons de calculer le ratio de couverture du service de la dette, mais il est souvent calculé en divisant l’EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) par les paiements au service de la dette (paiements d’intérêts + paiements de prêt) au cours d’une période.
La banque a demandé à la Société d’envoyer le calcul trimestriel de ce ratio pour surveiller la capacité de la Société à rembourser le prêt. Pour de plus amples renseignements sur le ratio de couverture du service de la dette, vous pouvez consulter le site web de la BDC à ce sujet.
Lewis a une deuxième clause restrictive financière : le ratio de fonds de roulement, qui divise les actifs à court terme (trésorerie, comptes débiteurs, etc.) par les passifs à court terme (comptes créditeurs, passifs salariaux, etc.). Il s’agit d’un bon indicateur pour savoir si la Société dispose des ressources nécessaires pour maintenir ses activités à court terme. Celui-ci mesure également la capacité de payer les passifs à leur échéance. Lewis accepte donc de maintenir un ratio de fonds de roulement de 1,5.
Lewis a été invité à fournir au prêteur des états financiers trimestriels et le calcul du ratio des deux clauses restrictives financières. Cela permet au prêteur de surveiller la performance financière de la Société sur une base continue et de mettre à jour régulièrement son évaluation des risques. Cela permet également à Lewis de communiquer avec son prêteur chaque trimestre pour bâtir leur relation.
Le conseiller de Lewis a récemment examiné la performance financière de la Société et craint que la Société ne réussisse pas à respecter ses engagements d’ici la fin du trimestre. Si la Société rompt l’un de ses engagements financiers, le prêteur pourrait demander le remboursement du prêt sur demande, ce qui mettrait l’avenir de la Société pourrait être en danger.
Lors de son analyse, le conseiller de Lewis note que la société a plusieurs contrats à long terme qui ont été retardés et explique que les passifs à court terme de la société sont à peu près les mêmes, mais que les revenus de la société sont en baisse. La diminution des revenus, sans diminution similaire des coûts, a réduit à la fois le BAIIA et les comptes débiteurs par rapport au trimestre précédent.
La fin du trimestre étant dans environ un mois, Lewis a encore un peu de temps pour remédier à la situation avant que les rapports trimestriels ne montrent une violation de ses engagements. Lewis et son conseiller calculent alors le montant de revenus supplémentaires nécessaire pour respecter les engagements et ils établissent un plan pour atteindre leurs objectifs au cours du prochain mois. Plutôt que d’essayer de sortir de l’impasse avec les projets à long terme retardés, Lewis décide de réaffecter en sous-traitance une partie de son personnel à un ami qui a également une compagnie en construction. Avec la demande de main-d’œuvre qualifiée dans cette industrie, la société est en mesure de maintenir son personnel à temps plein et de générer des revenus à court terme. Le conseiller de Lewis le prévient qu’il ne s’agit pas d’une solution à long terme, mais d’une mesure visant à s’assurer de générer des revenus à court terme, tout en maintenant leurs travailleurs hautement qualifiés pleinement employés.
Bien que Lewis soit optimiste quant au fait qu’il pourra respecter ses engagements avec la banque d’ici la fin du trimestre, son conseiller lui suggère qu’il ait une conversation avec son prêteur au sujet de la récente performance financière de la Société. Il est précieux de garder une relation de confiance avec votre prêteur grâce à une communication ouverte et transparente afin de le sensibiliser aux enjeux auxquels vous faites face dans votre entreprise.
Le conseiller financier de Lewis a deux recommandations pour lui permettre de respecter ses clauses restrictives dans le futur. Cette fois-ci, Lewis avait la capacité, les relations et les ressources pour remédier au problème, mais cela pourrait ne pas être toujours le cas. Voici ses deux recommandations :
Pour se tenir au courant de la performance financière de l’entreprise, Lewis fera la transition entre un système de comptabilité local à un système de comptabilité infonuagique (en ligne). Il s’agit d’un excellent choix pour son entreprise, puisque la comptabilité infonuagique peut simplifier énormément son travail en tant que gestionnaire d’entreprise. À partir de maintenant, Lewis pourra :
Découvrez ce que Ryan Lazanis, un pionnier de la comptabilité infonuagique au Canada, avait à dire au sujet de la comptabilité infonuagique et de ses répercussions sur les petites et moyennes entreprises dans l’article suivant (anglais seulement).
Certains types d’achats permettent d’améliorer les engagements financiers, tandis que d’autres achats peuvent créer l’impression que la performance de la Société est pire qu’elle ne l’est. Dépenser de l’argent en publicité juste avant la fin du trimestre réduira le ratio de fonds de roulement de la Société et l’EBIDTA.
D’autre part, faire des dépenses de projet sur des projets à long terme peut augmenter les revenus et les créances de la Société en fonction des règles de comptabilité financière. Être stratégique quant au calendrier des achats sera important pour Lewis jusqu’à ce que les projets à long terme soient de nouveau sur la bonne voie.
Il y a certainement un avantage à avoir des dettes, mais lorsque des clauses restrictives sont impliquées, elles peuvent aussi venir avec lot de charge de travail et de risques opérationnels. La bonne chose est que ce travail supplémentaire peut aider à la fois le prêteur et le demandeur à identifier les tendances défavorables dans la performance financière avant qu’elles ne deviennent de gros problèmes.
Ce travail de conformité supplémentaire crée une occasion d’analyser de plus près la performance financière de son entreprise. Avoir des clauses restrictives signifie qu’il y a beaucoup en jeu, mais elles peuvent être une bonne chose lorsque vous savez comment les gérer efficacement.
Laissez-nous nous occuper de vos états financiers.